Masques
Tshokwe:
Ethnie la plus importante de l'Angola oriental (600 000 individus), ils se
sont étendus aussi au Congo et en Zambie. Se mêlant aux Luanda, la société Tshokwe
évolua rapidement au cour des XIX et XIX ème siècle.
Les artistes Tshokwe, célèbres dans cet région d'Afrique, étaient de deux
types. Le songi et le fuli, artistes professionnels, fabriquaient des charmes jinga, des
figures pour les autels familiaux, les objets pour la chasse, l'amour, la magie et la
fertilité. Les seconds travaillaient exclusivement pour la cour des grandes chefferies,
sculptant avec finesse des sceptres, trônes, figurines de chefs ou ancêtre.
Parmi les masques, le cikungu est le plus sacré parce que porté par le
souverain lors de son intronisation. Le cikunza patronne les cérémonie d'initiation.
Dans la catégorie des masques de danse, on trouve le pwo, une incarnation de l'ancêtre féminin
apportant aux spectateurs fécondité. Le cihongo symbolise, lui la puissance et la
richesse. Tous les masques Tshokwe
témoignent de la grande et expressive rigueur plastique et d'une sensibilité similaire
à celle exprimée dans les petites figurines des cours cheffales.
Aujourd'hui seuls les masques ont résisté parce que leur fonction étaient des
plus importantes dans la société Tshokwe.
Masques
Songye/ Kifwebe (Zaïre):
Les Songye utilisaient un nombre important de fétiches et
d'amulettes assurant fécondité et richesse et permettant de se prévaloir contre les
forces hostiles, maladies, foudre, épidémie.
En songye, le masque se nomme kifwebe, représentant un esprit, ils se
caractérisent par des striures et est souvent angulaire. Le kifwebe est masculin
lorsqu'il porte une crête blanche, la version féminine possède des stries plus fines et
plus serrées, le masque est à dominante blanche et sa crête est plus petite. Selon
Plasman, la symbolique est évidente, la face est synonyme de puissance et de force
hallucinatoire, le coté droit représente le soleil, le gauche, la lune. Les stries
ressembleraient à celles de l'antilope bongo (pas de zèbre dans cette région), ce
serait le chemin des morts attendant la renaissance, par opposition au nez, arbre de vie.
La bouche symboliserait le bec de l'oiseau ou le feu du sorcier. Le porteur du masque est
entièrement caché sous une longue jupe de fibre et porte une coiffe.
Le style général Songye est resté très stable, allant d'un certain cubisme à
un expressionnisme plus marqué.
Masque Fang (Afrique Centrale):
Autrefois nommés Pahouins, l'ensemble ethnique des Fangs
est vaste, de Yaoundé au Cameroun jusqu'au sud du Gabon, 80 clans ont été dénombrés
sans qu'il y ait eu de cohésion clanique.
Les sculptures jouaient un rôle symbolique lors de l'évocation des morts et
assuraient protection. La production artistique des Fangs est exceptionnelle par son
homogénéité. Les masques utilisés dans les confréries secrètes (ngil) pour
démasquer les sorciers sont assez grands, recouvert de kaolin. La beauté des masques
Fang vient de l'allongement des visages représentés, les sourcils en forme de coeur, le
nez excessivement fin. Les byeri fang ont été longtemps parmi les oeuvres les plus
recherchées de l'Art Africain.
Masques Sénoufo (Nord de la Cote d'Ivoire,
Ghâna, Burkina-Faso, sud Mali):
La sculpture Sénoufo, importante quantitativement, a fait
très tôt l'objet de demande européenne. Les petites statuettes appelées
"madebele" (esprit) utilisées par les devins et les sculptures de grandes
tailles "pombibele", utilisées lors des funérailles poro ont été
particulièrement prisées (le poro, institution qui vise a former le jeune garçon pour
en faire un homme social accompli et intégré dans la collectivité, il consiste en trois
grades de sept ans et régissant tous les aspects de la vie).
La mort est annoncée par l'arrivée d'un masque porté par le "nafeere",
tournant trois fois autour du cadavres pour symboliser les trois cycles poro.
On trouve aussi des masques "kpele" avec une coupe
à son sommet et les "deguele" qui dansent par paires, symbole du couple
originel.
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