Certains blancs migrèrent
alors, plus au cœur du pays pour échapper au contrôle constant des
Anglais et devenir enfin des hommes
libres. Les premiers trekboers vécurent en autarcie complète, dans un esprit
individualiste complet, ils sétaient libres mais totalement isolés du monde. Deux
républiques furent fondées, le Transvaal et l'Oranje Vrystaat (État
libre d'Orange). Cette migration se fit au
détriment des peuples Khoisans, lorsqu'un peu plus tard, les Boers
arrivèrent dans le Natal.
Fin XVIIIème, la suprématie hollandaise tourne court. 1795, les Britanniques
envahissent la colonie dans un premier temps avec l'accord des
Hollandais pour avoir une assise de développement de l'Empire britannique
en Inde. Ensuite, les guerres napoléoniennes en
Europe rompirent tous dialogues et le Cap fut pris de force en 1805.
Les anglais fondent une société ou la couleur de peau joue un rôle
important (c'est le cas dans toutes les colonies à cette époque).
1820, pas loin de cinq mille britanniques arrivent au Cap et occupent la partie
orientale de la colonie, Port Elisabeth et Grahamstow sont des colonies
anglaises bien implantées (or et diamants sont découverts). Les
fermiers blancs sont opprimés et sont obligés de fuir vers le nord
pour rester libres.
Les Anglais n'ayant aucun intérêt économique à poursuivre leur conquête
à l'intérieur des terres de l'Afrique du Sud, restent sur les cotes
sud entre Cape Town et East-London
jusque dans les années 1865 ou des diamants sont découverts à
Kimberley. Kimberley, situé à coté de l'État libre d'Orange a été
spolié par les Britanniques (Les premiers diamants ayant été
trouvés sur la ferme des deux frère De Beers, Hollandais). La
Province du Cap fut alors élargie à partir des années 1860, incluant
Kimberley dans son territoire.
Chasser, les tribus d'AF migrent (Difcane: migration forcée en Sotho) pour que
cessent les souffrances infligées par les blancs. Les Boers font de même, le grand Trek
débute en 1820 pour s'achever 20 ans plus tard. Les anglais abolissent alors l'esclavage,
les Boers se sentent humiliés par la domination britannique et nourrissent des
rancurs vis à vis des noirs placés sur le même pied d'égalité qu'eux. Des
républiques fantoches Boers voient le jour (seuls l'État libre d'Orange et le Natal vont
subsister).
Les premières guerres anglo-boers commencent. La découverte
d'or en 1886 à Johannesburg ne laisse pas indifférents les
Britanniques qui souhaitent contrôler ces richesses et se les
approprier.
La guerre des Boers marque aussi la fin
de l'Empire Britannique et un triste épisode de la
Couronne. Durant 4 ans, 250.000 hommes (Royaume Uni mais
aussi canadiens, Australiens, Néo-zélandais) s'affrontent face à
60.000 fermiers. C'est une guerre moderne que vont inventer les
Anglais, premières tactiques de guérillas et camps de concentrations
que l'on nomme "Block Houses" (bunker). Les femmes, les enfants Boers ainsi que les
travailleurs noirs des Boers sont emprisonnés, les fermes brûlées
et ce sont 28 camps de concentration sans hygiène, nourriture qui
verront mourir 28.0000 Boers, 45.000 noirs de malnutrition, typhus,
choléra, épuisement...
Le pays sera recouvert de plus de 100.000 km de clôtures et barbelés
pour freiner les attaques constantes des Boers.
Le lendemain d'une victoire, Paul
Kruger fonde la République Sud Africaine. Et puis toujours plus meurtrière et
dévastatrice, ces guerres accentuent la haine qu'éprouvent les Boers pour les anglais et
tout ceux qui ne sont pas de leur monde. Fin XIX, les Boers toujours plus pauvres sont
sous contrôle britannique. Seule, la province du CAP reconnaît aux non blancs des droits
politiques et l'arrivée de Mahatmas Gandhi permet aux indiens du Natal et Transvaal
d'obtenir quelques libertés. Par ailleurs, l'agitation noire se fait sentir (Zoulous),
les anglais profitent des richesses et les Boers rongent leur frein.
1902 marque la fin de la guerre, après la mort de 45.000 soldats
britanniques (contre 3400 hommes coté Boers)... ce qui entraînera une population
déséquilibrée jusqu'en 1940 (beaucoup
moins de femmes et une natalité
décroissante). Mais l'Indépendance de l'Afrique
du Sud permet aux Hollandais de reprendrent
le contrôle de la totalité
du pays pour conserver la pouvoir jusqu'en 1994 tel qu'on le connaît...
31 mai 1910, dans ce climat l'Union Sud Africaine voit le jour. Louis Botha et Jan
Smuts sont à la tête de ce nouveau pays. Les premières lois répressives sont
instaurées. L'escalade de violence, de haine, est bien lancée. L'ANC (African National
Congress) est créée en 1923.
1924, Herzog intensifie la ségrégation raciale.

1948, l'apartheid (séparation en Afrikaans) est activée.
L'ANC devient plus active, en 1962 Nelson Mandela est arrêté et condamné à la
prison à vie.
1966, les bantoustans vont naître d'une idée de B.J Vorster et P.W Botha.
1976, massacre de Soweto.
1977, assassinat de Steeve Biko, leader de la Black Consciousness.
En 1985, l'apartheid a déjà plus de trente ans, et la haine est née au début du
siècle. L'état d'urgence est décrété et cela durera encore cinq ans. Censure de la
presse, des gens sont arrêtés sans jugement, torture, exil pour ceux qui le peuvent. De
plus, les sanctions économiques internationales affaiblissent énormément le pays.
Fin 1989, Botha est remplacé par De Klerk. L'Afrique du Sud entre
dans la voie de la réconciliation. Le 11 février 1990, Mandela sort de prison, l'ANC est
légalisée, les lois discriminatoires abolies. La réalité dans les township est
cependant épouvantable, chômage, crime, pauvreté qui exacerbent les esprits. La guerre
civile est éminente.
La CODESA (Convention for a democratic South Africa) entame des démarches pour
former un gouvernement multiracial de transition.
26 avril 1994, les élections donnent l'ANC en tête, Mandela président.
15 avril 1996, mise en place de la commission sud africaine de la vérité et
réconciliation.
La suite tient du miracle, les opprimés ne se sont pas
révoltés, les sud africains ont pris le partie de comprendre ce qui leur est arrivé, de
pardonner et de regarder vers l'avenir ensemble.
1997, Mandela quitte l'ANC au profit de Thabo Mbeki, toujours actuel président.
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