De la fragmentation du Great Zimbabwe,
naquirent des "sociétés surs", comme celle des Mutapa, et
celle des torwa dans le sud ouest du Zimbabwe, riche et puissante. Les Portugais et entre
autre Vasco de Gamma arrivèrent au XVI ème siècle sur les cotes de l'actuel Mozambique.
Ils étendirent leur présence et leur s'enrichirent mais se heurtèrent
rapidement à des royaumes Tswana, comme celui de Mwene Mutapa, et perdirent de leur
superbe.
Au XVIII ème siècle, et au sud du Limpopo, des tribus de langue Bantoue et Sotho
cherchèrent à dominer le territoire. En 1818, le grand Shaka issu d'une tribu peu
influente dans la région prit le pouvoir du clan Mtetwe et les nomma zoulous et entrepris
sa campagne militaire pour conquérir le maximum de territoires, jusqu'au Natal. Les
différents clans existant fuirent le despote et s'exilèrent vers le Nord. Le
mfcane venait de commencer (exode africain).
Les Ndebele marquèrent aussi la région avec Mzilikazi leur chef. Ce dernier, qui
installa sa capitale au Nord de Bulawayo, croisa David Livingstone dans ses aventures mais
resta méfiant face au christianisme.
L'arrivée des Britanniques se fit assez rapidement après la découverte des
richesses minières de l'Afrique du Sud et des potentiels de l'Afrique australe. Cecil
Rhodes, opportuniste, "pilleurs" des diamants de Kimberley rêvait pour la
couronne britannique d'un état anglophone du Cap au Caire, avec comme rachis dorsal une
ligne de chemin de fer diffusant la culture anglo saxonne sur le continent africain. Il
négocia frauduleusement avec Lobengula, chef des Ndebele, une concession des terres et
l'exploitation minière par les Britanniques. Il s'engageait aussi à stopper les Boers
qui migraient vers le Nord depuis le Cap, fuyant eux même les Anglais. Les Britanniques
colonisèrent la quasi-totalité du Zimbabwe par l'intermédiaire de Rhodes. Les Ndebele
se rendant compte de la duperie de Rhodes, tentèrent de résister mais en vain. Dans les
années 1890, les colons étaient installés, les Africains relégués dans un rôle de
main d'oeuvre, la Rhodésie était née.
Première Chimurenga: Première révolte africaine fasse aux anglais, la guerre de
libéralisation vint à souder les deux ennemies d'hier (Ndebele et Shona) face à
l'oppresseur. Cependant, elle fut contenue par les Britanniques, toujours plus nombreux et
puissants dans la région. Dans les années 1930, bien que le régime soit non racial, les
terres furent réparties en fonction de la couleur des propriétaires, et les blancs
s'installèrent sur les meilleurs territoires. Les lois en vigueur interdisaient aux noirs
de pratiquer certaines professions et de s'implanter dans des zones blanches.
1940, la résistance noire prend de l'ampleur sous le nom de African Voice
Association dirigé par Benjamin Burombo. Certaines lois furent abolies sous la pression
de ces mouvements nationalistes mais les terres blanches et les privilèges blancs
demeurèrent.
Les mouvements nationalistes n'en restèrent pas là. Les soulèvements violents
"zhii" (destruction de l'ennemi, vengeance) se firent de plus en plus prégnant.
L'état d'urgence fut décrété une première fois le 26 avril 1959. Le National
Démocratic Party (issu de l'African Voice Association) se transforma sous le nom de ZAPU
(Zimbabwe African People's Union) avec à sa tête Joshua Nkomo. Ces mouvements furent
interdits, la répression du gouvernement fut importante, et c'est dans la clandestinité
qu'ils ne purent qu'oeuvrer. La ZAPU se divisa en deux parties à la suite de dissidence
(Mugabe entre autres fut exclus de la ZAPU). Mais interdits tous les deux, les leaders
furent arrêtés. 1964,
Ian Smith prend la tête du partie au pouvoir et milite pour l'indépendance de la
Rhodésie. Le gouvernement britannique est plutôt d'accord à condition que le pays
représente des garanties d'égalité raciale, ce qui loin d'être le cas. Smith s'opposa
à ces concessions déclarant que "jamais, d'ici mille ans, la Rhodésie ne serait
gouvernée par des noirs". La deuxième Chimurenga, manuvré par la ZANU et
ZAPU allait commencer. La guérilla qui menait à la guerre civile était dotée d'une
organisation complexe (camps d'entraînement d'hommes au Mozambique, stage en Chine pour
se roder aux techniques de combat poussé à l'extrême. Les forces nationalistes frappent
avec forces et fracas. Une première vague de blancs va fuirent le pays abandonnant fermes
et résidences (pour aller en Afrique du Sud entre autres)... [suite]
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