
L’émergence d’une classe moyenne est cependant indéniable en
2005. Ces fameux restaurants qui n’étaient fréquentés que par des
blancs offrent un visage bien nouveau.
Que ce soit au Cap dans le superbe restaurant indien Bukhara (http://www.bukhara.com/)
où la clientèle est autant indienne que blanche (Ce qui dénote de
la qualité du restau d’ailleurs !) ou à Upington dans le
restaurant de Niel Stemmet, « le Must » (10ème
meilleure table d’Afrique du Sud), le melting pot social apparaît
enfin. De la même façon, les sud africains de toutes origines, fréquentent
les mêmes hôtels. Les tablées de petit déjeuner ne vous mettent
plus mal à l’aise lorsque vous constatez que vous êtes dans un
pays dont 80 % de la population est noire ! Enfin, les galeries
commerciales comme le Victoria & Alfred Waterfront ne sont pas
seulement fréquentés par les blancs, mais c’est une population
mixte qui vient partager son Kentucky Fried Chicken en admirant le
bateau Shosholoza de la prochaine World Cup.
Alors,
bien sur, tout n’est pas rose et le défi est loin d’être remporté
haut la main… Sandton et Soweto se regardent toujours en chien de
fusil. Le chômage, le sida ne se partagent pas à 50/50 et si on
retrouve une mixité de population au Waterfront, les blancs y
arrivent en voiture, les noirs, eux, sont encore pour beaucoup à pied !
De
la même façon, le nombre de café Internet a beaucoup diminué en
Afrique du Sud depuis 10 ans… révélateur du taux d’équipement
des ménages qui a augmenté sûrement en égale proportion. Les cafés
Internet sont donc davantage fréquentés par les noirs et les
touristes que par les sud-africains blancs. C’est cependant la
classe moyenne noire qui accède à cet outil d’information, le prix
reste une barrière infranchissable pour beaucoup au profit de ce
qu’ils vont y gagner.

Les autres changements qui s’opèrent concernent l’urbanisme
galopant dans tout le pays. Le facteur coupe du Monde de football 2010
n’est pas étranger certainement à ce développement des
infrastructures diverses. Nous avons eu du mal à reconnaître
certaines villes, comme Mosselbaai, autrefois port tranquille de
l’Océan Indien devenu champignon de béton et de tours… tous les
changements ne sont pas heureux hélas ! Springbok dans l’état
du Namaqualand à doublé de superficie. Petite ville isolée sous la
frontière Namibienne populaire pour la floraison de son désert en
fin d’hiver, c’est une grande ville devenue carrefour sur un axe
routier que nous avons retrouvé dix ans plus tard.
De
la même façon, les routes en travaux sont nombreuses (Très peu
d’autoroute en Afrique du Sud mais des nationales de qualité). Si
la conduite est douce, le taux d’accident mortel est vertigineux
(L’Afrique du Sud possède aussi ce triste record mondial), la
signalisation a donc été considérablement renforcée en 10 ans…
le réseau semble en complète rénovation.
Enfin,
mais ce constat est également celui de notre société, la population
sud africaine a grossit sans discrimination aucune dans ce secteur.
Des fermiers obèses du Karoo aux noirs des villes, le nombre de gens
très forts et plus, saute aux yeux. L’Afrique du Sud n’échappe
pas à ce fléau des pays industrialisés, le contraire n’aurait sûrement
pas été normal !
Pour
conclure, notre sentiment est que l'Afrique du Sud est bien partie
pour relever le défi d'hier. Cette impression était radicalement
différente jusqu'aux années 2000, mais cinq années décisives
viennent de s'écouler et il semblerait que le difficile et lent
chemin parcouru montre des signes très encourageants pour l'avenir.
L'acceptation de la majorité blanche de l'éradication de la
politique de ségrégation n'a pas engendré de désintégration de la
société sud-africaine comme nous pouvions le penser. La clairvoyance
de Fréderik de Klerk et Nelson Mendela a permis d'éviter une guerre
civile entre les communautés, un embrasement pourtant annoncé par de
nombreux oracles.
A la fin de
l'apartheid, les sud-africains ont su regarder vers leur avenir et
mettre de coté leur présent forcement sacrifié pour aller de
l'avant avec la dose de pragmatisme qu'il aura valu déployer.
Les sujets de conversation qui reliaient tout le monde tournaient
autour du sport, rugby mais aussi organisation sportive des grands évènements
dont ils avaient été privés pendant si longtemps (On
se souviendra du film australien « Muriel » de PJ. Hogan,
1994 dans lequel l’héroïne accepte un mariage blanc avec un nageur
Sud Africain afin qu’il accède à une autre nationalité pour
concourir aux Jeux Olympiques.
L’Afrique du Sud en 1999, comme Paris cette année, a connu le temps
des déceptions en se voyant refuser les JO d’été de 2004. Mais si
la route est longue, on peut penser que 2010 sera l’année de tous
les exploits dans le pays, nouvelle coupe du monde de football et un
tourisme galopant qui reconnaît enfin à sa juste valeur les qualités
de la nation « Arc-en-ciel » et la beauté de cette terre
de partage pour tous !
A.
DeRyckx
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