Le
changement s'est opéré de l'intérieur par l'intérieur comme
aboutissement seul et unique d'une mise en place de la paix devenu
vitale à chaque Sud Africain au-delà de sa race, de sa langue, de
ses origines ethniques.
En
1996, l'Afrique du Sud offrait déjà un visage tempéré, la nation
arc-en-ciel comme elle se nomme à juste titre était née.
Cependant
si la discrimination raciale était abolie, la discrimination économique
était encore très forte. Restaurants, hôtels, galeries
commerciales, quartiers géographiquement très connotés n’étaient
fréquentés que par les blancs. Au sortir de ces années les problèmes
sécuritaires ont atteint un paroxysme affligeant, alors que le mélange
pouvait avoir lieu, la communauté blanche s’est barricadée au sens
propre comme au figuré derrière ses barbelés et autres caméras de
vidéo surveillance ultra perfectionnées. Les banlieues blanches de
Sandton ou Rosebank à Johannesburg restent des symboles tout aussi
tristes que Soweto (South West Township) qui ne s’est jamais doté
d’un patronyme autre que ce sigle. Combien étaient ils ceux que
nous avons croisé (blancs, noirs, indiens) nous interpellant en
regrettant que notre visite de leur pays se fasse post apartheid car
selon le bon vieux discours « c’était mieux avant »
c’était surtout moins dangereux. Mais les chiffres étaient là
pour appuyer le discours et l’Afrique du Sud sombrait dans une
violence qui semblait la dépasser dont les plus pauvres ou les plus
faibles (Femmes, enfants, noirs, chômeurs) étaient de toute façon
les premières victimes.
Alors aujourd’hui, si le taux de criminalité en Afrique du
Sud atteint toujours de bien tristes records à l’échelle mondiale.
Et le site du ministère des affaires étrangères ne manque pas de le
rappeler aux touristes (http://www.diplomatie.gouv.fr/fcv/etrangers/avis/conseils/fiches/fiche.asp?onglet=1&pays=AFRIQUE%20DU%20SUD),
le sentiment d’insécurité s’estompe un peu depuis ces dernières
années. Les grandes villes se sont dotées d’une présence policière
organisée qui patrouille davantage et vient compléter le réseau de
vigils privés qui eux, ne gardent que des intérêts privés bien sûr !
(Année 1990/2000, vous sortiez de l’argent d’un distributeur en
toute sécurité… une rue plus loin, tout aussi loin du regard du
vigil, vous pouviez être dévalisé !). De la même façon,
beaucoup de petits boulots se sont institutionnalisés, les siffleurs
de place de parking revêtent une tenue adaptée et vous pouvez assurément
ouvrir votre porte-monnaie sans craindre qu’ils partent avec !
(Quand on arrive en ville en voiture, au Cap, les places de
stationnement libres étaient signalées par des gens qui espéraient
ainsi une pièce en échange de l’information qu’ils vous
donnaient. Tous n’étaient pas tjrs en état de le faire et la
demande d’argent s’apparentait parfois à une pression malsaine,
voire un racket si vous aviez repéré la place bien avant lui !).
Si
la pauvreté en Afrique du Sud reste très présente, les town ship
n’ayant absolument pas diminuées en nombre ou en superficie, la
mendicité s’est réduite considérablement. Nous ne possédons pas
toutes les ficelles qui ont permis cette diminution (qui peut être
n’est qu’une façade offerte ?) du nombre de gens dormant
dans les rues et faisant la manche mais parallèlement, nous avons pu
constater davantage de vente de produits artisanaux un peu partout
dans le pays. Peut on espérer que ce commerce profite réellement aux
populations qui en ont le plus besoin…
[Suite...]
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