L'Histoire du Vin Sud Africain:
L’Histoire
du vin en Afrique du Sud commence quasiment avec celle des premiers
immigrants blancs sur le grand territoire.
Bartolomeu
Dias contourne le Cap et le nomme du joli nom de "Cao da Boa
Esperança" en 1487. Dix ans plus tard
Vasco de
Gamma y passe à son tour, en faisant route vers les Indes, les prémices
de la colonisation sont lancés.
Fin XVII,
Anglais et Hollandais s'arrêtent au Cap pour ravitailler les navires,
la Compagnie hollandaise des Indes Orientales (VOC) est alors créée.
Jan Van Riebeeck, gouverneur du Cap plante déjà quelques ceps de
vigne et dés lors, forte de son pouvoir sur la région, la Compagnie,
pour établir sa base, va faire venir des esclaves, et de nombreux
hommes pour entretenir et développer la colonie (Hollandais,
Allemands, Huguenots Français calvinistes). Pas très nombreux au
regard des autres arrivants, persécutés parce que protestants, ce
sont environs deux cent français huguenots qui fuirent la France après
la révocation de l’Édit de Nantes. Ils quittent leur région, leur
pays et s’embarquent dans les brumes d’Amsterdam sur les bateaux
de la Compagnie des Indes en route vers le grand Sud, emportant leur
histoires propres et leurs racines pour s’installer sous d’autres
cieux. Le dépaysement ne sera pas trop brutal, peut on s’imaginer
en arrivant au Cap où le climat méditerranéen ne sera pas sans leur rappeler leurs terres, leur patrimoine perdus
mais dont
ils conserveront pour toujours le savoir–faire et l’espoir de
recommencer sur ce bout du monde.
Le premier vin sud africain aurait vu le jour dans les années
1655/1860. Jan
Van Riebeeck, le premier gouverneur du cap, a planté une vigne en
1655, et le 02 février 1659, un premier vin a vu le jour à partir
des raisins de cap.
Un vin imbuvable mais qui n’aura pas découragé ses producteurs de
s’améliorer, une chance pour tous ! Van
Riebeeck encourage fortement les fermiers à planter des vignes malgré
leur réticence première, ils n'y connaissaient pas grand chose.
Simon
Van Der Stel, un néerlandais reconnu au sein de la colonie, marquera
davantage l’Histoire du Vin Sud Africain en produisant à
Constantinia un vin sucré qui existe encore aujourd’hui. La ville
de Stellenbosch va naître sous l’impulsion de ce passionné qui
aura eu le nez fin en matière de climat propice à la vigne, et aura
su dénicher au milieu de ces vallées et collines enchanteresses des
terres riches en alluvion pour produire un vin de qualité. Constantinia
acquis par la famille de Cloete depuis, donne des vins célèbres dans
le monde entier pour leur qualité indiscutable.
Les
Français fonderont de leur coté Franschoek, la petite France bien
nommée ! Si aujourd’hui, la ville se vante de son histoire et
d’être un bout de France, tout cela semble un peu désuet mais la
vigne est bien là et le savoir faire à perduré par delà l'espace et la géographie !
Le
18ème siècle marquera un premier tournant dans
l’Histoire du vin Sud Africain. Après l’euphorie, le manque
critique de cuve de chêne ne permettra pas au vin de vieillir dans de
bonnes conditions et le marché d’exportation vers l’Europe et
l’Extrême Orient va doucement se tarir. Pour passer ce cap un peu
difficile, l’industrie va se mettre à identifier les meilleures
variétés pour chaque zone géographique et adapter ses techniques de
vinification aux conditions locales.
Le
19ème siècle dans sa première moitié sera faste pour le
vin Sud Africain. La guerre entre la Grande Bretagne et la France va
créer un marché pour les vins du Cap, la production va augmenter de
0.5 à 4.5 millions de litres de vin. Cette surproduction se fera cependant au détriment de
la qualité.
Lors
de la seconde moitié du 19ème siècle, le vent tourne.
1861 est une année noire, la Grande Bretagne réconciliée avec la
France cesse d’importer le vin de ses colonies et les exportations
sud africaines vont littéralement s’effondrer. En 1886, le
phylloxera fait son apparition au Cap, les vignes vont être décimées.
Et puis l’année 1899 sera celle du début de la guerre Anglo-Boers,
le chaos jette son dévolu sur le pays.
En
1918 Charles Kohler décide de créer une association regroupant 4300
fermiers viticoles, le KWV ("Ko-operatieve Wijnbouwers Vereniging van
Zuid-Afrika Beperkt" aujourd'hui "Kooperratiewe Wynbouersvereniging van
Suid-Afrika" ou encore le "Winegrowers"). Cette
coopérative aura pour but de relancer les exportations.
Quatre
vingt ans plus tard et autant de bouleversement pour l’Afrique du
Sud, la production de vin est restée comme une valeur sure. Métier
de passion et de passionnés, la viticulture sud africaine est entrée
sur le marché de l’Europe et ce non sans raison.
[Suite...]
|